C’est quoi les vitrines à la ferme dans la fraise d’automne?

C’est un réseau de vitrines de démonstration dans la fraise d’automne et destiné à comparer les régies à moindres risques et celle couramment utilisée par l’entreprise où les vitrines seront implantées.

Ce projet est réalisé et supervisé par le CIEL, en collaboration avec les producteurs et les conseillers agricoles. D’une durée de 4 ans (2019-2022), ce sont 3 régions qui sont ciblées : Laurentides, Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches. Sur chacun des sites, un ensemble de techniques tenant compte des méthodes préventives, du suivi des champs et des méthodes d’intervention sera proposé pour les ennemis suivants : drosophile à ailes tachetées, blanc du fraisier, punaise terne, moisissure grise, tétranyque à deux points et l’anthracnose. Des journées de visites sont prévues pour mieux faire connaître ces techniques.

POURQUOI C’EST INTÉRESSANT?

Au Québec, la fraise d’automne reçoit un nombre important d’applications de pesticides visant à lutter contre les ravageurs. Des techniques de gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC), éprouvées ou très prometteuses, sont disponibles. Cependant, par manque de diffusion, ou à cause d’a priori, elles sont encore peu utilisées par les producteurs. Or, l’utilisation de ces nouvelles façons de faire permettrait de réduire l’empreinte environnementale reliée à la production de la fraise d’automne.

Une équipe d’experts a donc sélectionné des techniques qui permettent de réduire les risques sur la santé et l’environnement dans la culture ciblée et les entreprises participantes les adoptent en fonction de leur situation respective. Une parcelle dite traditionnelle, conforme à la régie habituelle du producteur, et une « parcelle vitrine », ou parcelle d’essai, cultivée selon la stratégie d’intervention déterminée sont ensuite mises à contribution. Différents paramètres sont l’objet de mesures destinées à comparer les deux types de régie : indice de risque pour la santé (IRS) et indice de risque pour l’environnement (IRE), rendement, résultats du dépistage des ennemis des cultures et coûts de production.

Objectifs
  • Faire connaître les techniques de gestion intégrée des ennemis des cultures (GIEC) qui permettent de réduire l’usage des pesticides et les risques qui y sont associés.
  • Accroître l’adoption de la GIEC par les producteurs agricoles.
  • Évaluer la marge et le rendement par hectare de la régie à moindres risques et de les comparer à celle de la régie habituelle de l’entreprise.
RÉALISATIONS

Les stratégies d’intervention mises en œuvre intègrent toutes un dépistage plus rigoureux qui vise à mieux déterminer les seuils d’intervention et à caractériser l’utilisation de produits phytosanitaires à moindres risques, selon l’alternance avec les produits traditionnels. L’utilisation de paille stérilisée pour lutter contre les mauvaises herbes fait aussi l’objet d’une démonstration (régions de la Capitale-Nationale et de Chaudière-Appalaches).

Les taux de réduction des IRS et des IRE dans les parcelles vitrines, par rapport aux parcelles dites traditionnelles, sont notables pour les années 2018 et 2019. En effet, en 2018, la diminution des IRS varie de 28 % à 39 %, alors qu’en 2019 la variation est de 33 % à 59 %. Pour ce qui est des IRE, les taux de réduction vont de 22 % à 36 % en 2018 et de 24 % à 36 % en 2019.

En 2020, un nouvel emplacement en Mauricie a été ajouté aux 3 sites déjà utilisés depuis 2018. En outre, des filets d’exclusion destinés à limiter la présence de la drosophile à ailes tachetées ont été installés dans deux des quatre sites (Capitale-Nationale et Chaudière-Appalaches).

Textes tirés de : CIEL, MAPAQ