DESCRIPTION TECHNIQUE

Employer du monde pour couper ou arracher les mauvaises herbes, ces éternelles concurrentes, ça coûte une fortune. C’est pourquoi les agriculteurs se tournent de plus en plus vers la mécanisation du travail pour couper, arracher ou enterrer les vilaines sans endommager les cultures.

On peut éliminer les mauvaises herbes avant même de semer sa culture, ou encore faire un faux-semis pour les inciter à se montrer le bout du nez. Rien n’empêche de désherber pendant ou après le semis, mais c’est plus compliqué. Désherber entre les rangs, ça se fait bien, mais nettoyer entre chaque plant sur le rang, ça demande plus de doigté. Le suivi des champs est capital puisque le stade de développement des mauvaises herbes est décisif pour l’efficacité du contrôle.

Le choix du système de désherbage dépendra d’une multitude de facteurs, allant de l’espèce et du stade de développement de la culture et des mauvaises herbes présentes, ainsi que du type de culture (sur butte, en rang, à la volée, en planches). Chaque outil nécessite un réglage adapté à sa situation. Niveau prix, il y en a pour les fous et les fins. On part du porte-outil avec des équipements simples et abordables à des robots intelligents pouvant repérer et éliminer l’ennemi sans accrocher ses plantes chéries. La gamme est large, alors à vous de jouer. Pour trouver les bons outils et les ajuster au mieux, l’appui d’un agronome est fortement recommandé.

 

Faits saillants

Généralités

  • Alternative aux herbicides et au sarclage manuel

  • Particulièrement efficace sur les jeunes mauvaises herbes

  • Adopté à grande échelle au Québec

  • Compatible avec le faux-semis

  • Incompatible avec le semis direct ou les paillis

  • Applicable à différents stades de la culture principale et à la grande majorité des cultures

Avantages

  • Technique éprouvée, beaucoup d’expertise et de conseil disponible au Québec

  • Diminue la banque de semences de mauvaises herbes

  • Aucun impact sur les auxiliaires ou les pollinisateurs

  • Aucun risque de développer de la résistance

  • Réponse à la pénurie de main d’oeuvre

Défis

  • Peut poser des enjeux liés à l’érosion ou à la compaction

  • De mauvais réglages ou équipements peuvent abîmer la culture

  • Plus les mauvaises herbes sont développées, plus elles résistent

  • Les légumes racines posent des défis particuliers

  • La météo peut influer sur l’efficacité du désherbage

Champs d'application

Sur la ferme

  • Mauvaises herbes

Mise en place
à la ferme

  1. Définir ses besoin en fonction de ses cultures et des particularités de sa ferme. Le soutien d’un agronome peut être un atout.

  2. Se procurer la machinerie appropriée et adapter les réglages à sa situation.

  3. Sarcler au bon moment (stades des mauvaises herbes ET de la culture) en s’assurant d’être particulièrement assidu les premières années pour diminuer la banque de semences.

  4. Suivre ses champs et répéter au besoin.

Coûts

Coût d'équipement
600$ - 140 000$

Attention! Les coûts indiqués datent de plusieurs années, ils sont reproduits pour donner un ordre de grandeur. De plus, il s’agit de coûts évalués pour des dispositifs expérimentaux, non pas pour des équipements disponibles de façon commerciale. Pour avoir une meilleure idée des prix, mieux vaut magasiner.

Les équipements de sarclage mécanique ont des prix très variables. Des outils simples, comme des ressorts de torsion peuvent coûter aussi peu que 600 $ pour couvrir 4 rangs alors qu’un sarcleur lourd peut dépasser les 10 000 $. Lorsque nécessaire, un système de guidage peut être ajouté au sarcleur, ce qui représente une autre dépense. Pour un robot de désherbage mécanique, on parle de prix relativement élevés, pouvant se situer dans une fourchette allant de 40 000$ à 140 000$. Bref, il y en a pour les fous et les fins, mais avec l’aide d’un conseiller, vous trouverez certainement chaussure à votre pied. Par comparaison, une étude de l’IRDA chiffrait deux modèles de pyrodésherbeurs pour 4 rangs à 2680$ et 9000$, alors qu’un pulvérisateur pour herbicides de 8 m était évalué à 4000$.

Coût d'utilisation
14-47$/ha
par passage

Les coûts d’utilisation dépendent de la machinerie utilisée, du type de production et du nombre de passages requis, il est recommandé de discuter avec son conseiller pour connaître les options qui s’offrent à vous. À titre d’exemple, le coût moyen en grandes cultures (céréales et maïs) a été évalué à 14 et 47 $/ha par Technaflora, alors que l’IRDA a estimé le coût d’un passage de sarcleur mécanique en production maraîchère à 28$/ha. Par comparaison, cette dernière étude évaluait le coût d’un passage de pyrodésherbeur à 48$/ha, celui d’un traitement d’herbicide à 168$/ha et le coût du désherbage manuel à 4300$/ha.

Subventions

Jusqu'à
5000$
par équipement admissible

Programme Prime-Vert Volet 1 | Équipements et pratiques visant la réduction des risques liés aux pesticides

  • 5 000$ / équipement pour des systèmes de désherbage mécanique de précision jusqu’à concurrence de 15 000 $ pour la durée du programme
  • À noter que le cumul des subventions pour l’ensemble des Équipements et pratiques visant la réduction des risques liés aux pesticides ne peut dépasser 60 000$ pour la durée du programme
  • Programme en vigueur jusqu’en 2023
  • Consulter votre bureau de direction régionale ou votre agronome pour plus d’information
Jusqu'à
15 000$
sur 3 ans

Programme Prime-Vert Sous-volet 3.3 | Appui individuel aux entreprises agricoles pour la réalisation d’essais d’implantation de pratiques agroenvironnementales – MAPAQ

  • 70 % des dépenses admissibles jusqu’à concurrence de 15 000$ sur 3 ans
  • Pour être admissible, le projet doit consister en des essais d’utilisation de techniques de désherbage mécanique permettant de réduire l’usage d’herbicides sur l’entreprise
  • Consultez votre bureau de direction régionale ou votre agronome pour plus d’information
Jusqu'à
50 000$
sur trois ans

Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales – Réduction de l’usage des herbicides

  • Le désherbage mécanique est une des pratiques admissibles
  • La rétribution pourrait aller jusqu’à 50 000$ sur 3 ans
  • Programme en vigueur jusqu’en 2024
  • Inscriptions ouvertes du 7 mars au 30 avril 2022 uniquement, restez à l’affût d’autres appels pourraient suivre
  • Consultez le site de la Financière agricole du Québec pour plus d’information et pour vous inscrire
N.B.

Il existe des options de financement pour étaler l’achat d’équipements neufs ou usagés sur plusieurs années. Des programmes de location d’équipements existent également.

Certains équipements étant coûteux, il peut être avantageux d’en faire l’acquisition en commun par l’entremise d’une Coopérative d’utilisation de matériel agricole (CUMA). Il est possible de joindre une CUMA existante.

Personnes-ressources

Maryse
Leblanc

agr. Ph.D., malherbologiste
IRDA

Denis
Giroux

agronome, conseiller en horticulture
Club Agroenvironnemental en horticulture

Jean-Pierre
Hivon

agronome, conseiller en grandes cultures biologiques
CETAB+

Rédigé par Nicolas Chatel-Launay, B.Sc., entomologiste

En collaboration avec Maryse Leblanc, agr., Ph.D., chercheure à l’IRDA