DESCRIPTION TECHNIQUE

Les parasites sont des agents de lutte biologique. La lutte biologique est une méthode de lutte qui repose sur l’utilisation d’êtres vivants appelés ennemis naturels. Ces derniers peuvent être des prédateurs, des parasitoïdes, des parasites ou des pathogènes. On reconnaît trois types de lutte biologique:

  • l’introduction de nouveaux ennemis naturels;
  • l’augmentation des populations d’ennemis déjà présents;
  • la conservation des populations en place.

La plupart des parasites sont des vers nématodes. Ceux-ci vivent dans le sol et se déplacent à la recherche d’une proie. Une fois qu’ils l’ont trouvée, ils pénètrent son corps et s’y multiplient, jusqu’à causer sa mort. Plein de petits nématodes partent alors en quête d’une nouvelle victime. Toutefois, les populations naturellement présentes n’offrent pas toujours un contrôle suffisant, c’est pourquoi un marché s’est développé pour fournir de minuscules armées à nos producteurs. Plusieurs espèces de nématodes sont disponibles et peuvent être appliquées au champ. Les nématodes de nécessitent pas d’homologation et sont donc en usage libre.

Attention, on travaille avec des êtres vivants, les instructions concernant les conditions d’entreposage et la préparation du mélange doivent être suivies à la lettre. On prendra bien soin de nettoyer son réservoir et son pulvérisateur, des résidus de pesticides pourraient affecter les nématodes.

Faits saillants

Généralités

  • Sert d’alternative à plusieurs insecticides

  • Biopesticide à base d’êtres vivants: principalement des nématodes

  • Incompatible avec certains pesticides

  • Plusieurs parasites sont approuvés en culture biologique, certains ne sont autorisés qu’en serres

Avantages

  • Ne comporte aucun risque de phytotoxicité

  • Moins d’impacts négatifs sur les ennemis naturels et les pollinisateurs que les pesticides de synthèse

  • Mode d’application similaire à celui des pesticides

  • Ne requiert souvent aucun ou peu de délai avant la récolte

  • Ne nécessite pas le port d’équipements de protection individuelle

Défis

  • Perd en efficacité si mal entreposé ou mal manipulé

  • Efficacité peut dépendre de la météo

Champs d'application

Ornementales en pépinière

  • Anneleurs
  • Charançon de la racine du fraisier
  • Charançon noir de la vigne
  • Hannetons
  • Noctuelles
  • Pyrale du maïs
  • Scarabées
  • Sciarides (mouches du terreau)
  • Thrips
  • Tipules
  • Vers-gris occidental du haricot

Gazons et prairies

  • Hannetons

Petits fruits

  • Anneleurs
  • Charançon de la racine du fraisier
  • Charançon noir de la vigne
  • Tisseuses

Fines herbes

  • Mouche des terreaux
  • Sciarides (mouches du terreau)
  • Thrips

Pomme

  • Charançon de la prune
  • Limaces
  • Mineuse marbrée
  • Noctuelle du fruit vert
  • Carpocapse de la pomme

Raisin

  • Charançon noir de la vigne
  • Limaces

Fraise

  • Charançon de la racine du fraisier
  • Charançon noir de la vigne
  • Limaces

Crucifères

  • Cécidomyie du chou-fleur

Carotte

  • Charançon de la carotte

Raisin

  • Scarabée du rosier

Mise en place
à la ferme

  1. Faire la liste des ennemis des cultures visés, et effectuer un dépistage pour évaluer le niveau d’infestation à combattre

  2. Choisir avec l’aide d’un professionnel l’espèce ou les espèces de nématodes et leur quantité à relâcher au champ pour contrôler efficacement les ravageurs. Ce choix sera fait en fonction des ravageurs ciblés, de leurs populations et d’autres facteurs (météo, régie de culture, rotations subséquentes, choix économiques, etc.).

  3. Respecter les conditions d’entreposage: ce sont des êtres vivants et donc fragiles!

  4. Avant l’application, nettoyer le pulvérisateur et son réservoir. Des résidus de pesticides pourraient affecter les nématodes et réduire l’efficacité du traitement

  5. Appliquer au champs selon les recommandations

  6. Poursuivre le dépistage des ravageurs et ajuster la stratégie au besoin

Distributeurs

Coûts

680 à 1580 $/ha
pour une forte dose (4 milliards de nématodes à l'hectare)

Les biopesticides à base de pathogènes ont des coûts qui varient beaucoup d’un produit à l’autre et d’un fournisseur à l’autre. À titre d’exemple, le coût d’utilisation d’Heterorhabditis bacteriophora en 2009 pouvait représenter de 680$/ha à 1580$/ha (Dube, 2009). Il est également possible de devoir faire plus d’une application avant d’obtenir un contrôle durable.

Personnes-ressources

Benjamin
Mimee

Chercheur scientifique - Nématologie
AAC

Annie-Ève
Gagnon

Chercheure
AAC

Louis
Simard

Ph.D.
PremierTech

Rédigé par Nicolas Chatel-Launay, B.Sc., entomologiste