DESCRIPTION TECHNIQUE

La rotation des cultures est une mesure préventive cruciale qui vise à diminuer la fréquence de chaque culture au fil des ans. La diversification des cultures entraîne également une diversification des organismes associés: insectes bénéfiques et ravageurs, pathogènes, microbes biostimulants, etc. De ce fait, les chances de voir un ennemi des cultures donné dépasser les seuils de traitement sont moindres comparativement à une monoculture. La diversification de la banque de semences adventices entraîne également une persistance réduite de chaque mauvaise herbe. Enfin, les cultures utilisées dans une rotation peuvent constituer un moyen d’améliorer la santé du sol, qui elle-même a un impact majeur sur la santé des cultures.

Dans les grandes cultures, le principal problème de la rotation dominante (maïs-soya) est sa faible contribution à la matière organique du sol. Les céréales sont donc de bonnes cultures à envisager dans sa rotation.

Dans les cultures horticoles, le principal problème de la plupart des rotation reste la forte pression des maladies et des ravageurs. En diversifiant sa rotation avec d’autres familles botaniques, les économies en pesticides et la qualité de la récolte sur les cultures plus lucratives peuvent contrebalancer la diminution en fréquence des cultures plus lucratives.

Faits saillants

Généralités

  • S’applique à toutes les productions annuelles

Avantages

  • Diminution de la pression des ravageurs, maladies et adventices

  • Peut contrôler certaines maladies, insectes et adventices par biofumigation

  • Contribuent à l’amélioration de la santé du sol (surtout légumineuses et céréales à paille)

  • Étale la charge de travail au champ

  • Diversifie les débouchés pour une meilleure stabilité financière

  • Peuvent être éligibles à l’ASRA (ex.: blé, avoine, orge, canola)

Défis

  • Peut être vecteur de maladies (comme les légumineuses et les crucifères pour la sclérotiniose ou les céréales à pailles pour lfusariose)

  • Nécessite plus ou moins de connaissances techniques selon les cultures, mais peut faire l’objet d’un contrat (ex.: Bonduelle)

Mise en place
à la ferme

  1. Identifier les besoins en termes de présence de ravageurs/maladies, matière organique, azote, etc.

  2. Choisir la culture qui répond le mieux aux besoins identifiés

  3. Choisir dans quelle séquence la nouvelle rotation sera effectuée

  4. Semer sur une petite superficie la nouvelle culture afin de s’y familiariser

Distributeurs

Subventions

le blé, l'orge, l'avoine et le canola sont
Éligibles à l'ASRA

Certaines cultures peuvent faire l’objet d’aides gouvernementales, comme c’est le cas pour plusieurs céréales avec l’ASRA.

Jusqu'à
50 000$
sur trois ans

Initiative ministérielle de rétribution des pratiques agroenvironnementales – Diversification des cultures

  • Les rotations pour les producteurs de maïs et de soya sont une des pratiques admissibles
  • La rétribution pourrait aller jusqu’à 50 000$ sur trois ans
  • Programme en vigueur de 2022 à 2024
  • Inscriptions ouvertes du 7 mars au 30 avril 2022 uniquement
  • Consultez le site de la Financière agricole du Québec pour plus d’information et pour vous inscrire

Retombées

Jusqu'à
18%
d'augmentation de rendement de maïs

Une étude de l’Université Guelph a évalué les rendements en maïs suivant trois rotations, soit maïs continu, maïs-soya et maïs-soya-blé. Les rendements de maïs augmentaient de 6% en ajoutant du soya dans la rotation, puis d’un 12%  supplémentaire en ajoutant le blé. Les rendements de soya quand eux augmentent.

L’OMAFRA propose de mesurer les avantages économiques d’une rotation plutôt que d’une culture, comme ces dernières sont souvent choisies annuellement en fonction du prix de vente plutôt qu’en fonction des bénéfices chiffrables sur les cultures subséquentes. Une étude de l’OMAFRA fait également le détail des gains économiques de l’ajout de blé dans une rotation maïs-soya et arrive à une valeur de 292 $/ha sur les deux autres années de cultures. Les auteurs évaluent les hausse de rendement pour le maïs et le soya jusqu’à 6% et 14% respectivement suivant l’ajout d’une année de blé.

Personnes-ressources

Gilles
Tremblay

agr., conseiller en grandes cultures
MAPAQ

Anne
Vanasse

Ph.D., agr.
Université Laval
418-656-2131 #412262

Louis
Pérusse

agr.
SCV Agrologie

Pour plus d’informations

Rédigé par Philippe Jetten-Vigeant, agr. et Nicolas Chatel-Launay, B.Sc., entomologiste