La Mouche Rose
C’est quoi la Mouche Rose ?

C’est une initiative visant à fournir aux producteurs une méthode alternative aux pesticides pour diminuer les populations de la mouche de l’oignon et limiter les dommages qu’elle cause aux cultures.

Depuis 15 ans, la compagnie de recherche Phytodata, qui fait partie du Consortium Prisme, travaille à adapter la technique de l’insecte stérile à nos conditions. Il leur a fallu près de 7 ans de Recherche et Développement avant de procéder aux premiers lâchers dans les champs d’oignons en 2011. Avant l’utilisation des mouches stériles, le contrôle de la mouche de l’oignon reposait principalement sur l’utilisation d’un insecticide granulaire appliqué au semis, le chlorpyrifos (Lorsban), en plus de traitements foliaires.

Cette technique consiste à élever et à stériliser en bio-usine de grandes quantités de mouches qui sont ensuite relâchées aux champs pendant la période de reproduction des populations sauvages de mouches, soit durant toute la saison de production des oignons. Dans le cas d’un accouplement avec des mâles stériles, les œufs seront stériles et il n’y aura donc pas d’émergence de larves.

Pourquoi c’est intéressant?

L’ingéniosité de la technologie repose sur le fait d’utiliser le ravageur contre lui-même en s’assurant de maintenir un ratio élevé d’insectes stériles par rapport aux insectes sauvages. Les développeurs de la Mouche rose peuvent se targuer d’avoir permis d’éviter l’application d’environ 30 tonnes de chlorpyrifos depuis 2011, sans compter la diminution des applications foliaires d’insecticides. Ça mérite une bonne main d’applaudissement.

Considérant les bons résultats obtenus dans l’oignon et l’oignon vert, plusieurs producteurs de crucifères se sont montrés intéressés à adapter cette technologie pour contrôler la mouche du chou. C’est pourquoi l’élevage de la mouche du chou a été intégré aux activités de Prisme en 2013 et des essais sont menés aux champs dans les cultures de brocoli, radis et radis chinois.

Objectifs
  • Pallier à l’efficacité variable des insecticides pour contrôler la mouche de l’oignon et la mouche du chou
  • Réduire les dommages et augmenter la productivité des champs d’oignons
  • Offrir une alternative de contrôle à l’insecticide chlorpyrifos dans les cultures d’oignons et de crucifères
  • Viser un ratio de 2 mouches stériles pour 1 mouche naturelle
Réalisations
  • Près de 680 hectares de champs d’oignons (près du 1/3 de la production québécoise) sont actuellement traités aux mouches roses
  • En 2018, c’est 16 producteurs des Jardins-de-Napierville et 4 de Lanaudière qui ont opté pour la mouche rose
  • La concentration de chlorpyrifos dans le ruisseau Gibeault-Delisle a diminué à tel point d’en devenir indétectable en 2019, passant ainsi d’une présence dans 100% des échantillons prélevés en 2005-2007 à 77% en 2013, 40% en 2014 et enfin 0% en 2019 (MELCC, 2019)
  • Les risques liés à l’utilisation du chlorpyrifos ont aussi baissé de 81,5% pour l’environnement et de 61,3% pour la santé
  • En moyenne, 10 à 20 millions de mouches roses lâchées chaque année et les taux d’introduction nécessaires ont baissé de 90% en 5 ans, ce qui démontre l’efficacité de la technique

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