DESCRIPTION TECHNIQUE
Les parasitoïdes sont des agents de lutte biologique. La lutte biologique est une méthode de lutte qui repose sur l’utilisation d’êtres vivants appelés ennemis naturels. Ces derniers peuvent être des prédateurs, des parasitoïdes, des parasites ou des pathogènes. On reconnaît trois types de lutte biologique:
- l’introduction de nouveaux ennemis naturels;
- l’augmentation des populations d’ennemis déjà présents;
- la conservation des populations en place.
La plupart des parasitoïdes sont des guêpes ou des mouches qui, pour compléter leur cycle de vie, doivent pondre sur ou dans un hôte. Leurs larves vont ensuite dévorer la pauvre victime de l’intérieur. C’est un peu comme dans le film Alien. Toutefois, les populations naturellement présentes n’offrent pas toujours un contrôle suffisant, c’est pourquoi un marché s’est développé pour fournir de minuscules armées à nos producteurs. Plusieurs espèces, dont les guêpes trichogrammes, sont maintenant disponibles et peuvent être relâchées au champ afin d’augmenter la pression sur les ravageurs des cultures.
Pour le producteur, l’introduction et l’augmentation de parasitoïdes ne sont pas très différentes. Un dépistage rigoureux va permettre de choisir le candidat idéal pour la tâche à accomplir et la quantité à relâcher. Diverses méthodes s’offrent à nous pour larguer les milliers d’oeufs de parasitoïdes. La méthode classique est d’installer manuellement des cartes contenant des oeufs parasités sur les plants, mais il y a de plus en plus d’intérêt envers des systèmes d’aspersion ou carrément des drones pour couvrir de plus grandes distances. Pour la conservation, on parle plutôt de mettre en place des aménagements favorisant la multiplication d’ennemis naturels déjà présents sur la ferme. Les refuges pour ennemis naturels ou les bandes fleuries sont de bonnes façons d’offrir une cachette et de la nourriture à ceux-ci.
Plusieurs parasitoïdes sont des spécialistes et s’attaquent à une ou quelques espèces de ravageurs. En d’autres mots, on peut avoir la conscience tranquille, il n’y aura pas erreur sur la personne lorsque vient le temps d’attaquer. Et si on choisit des espèces qui peuvent se reproduire au champ, voire passer l’hiver, on aura droit à un contrôle pendant plus d’une génération (d’insectes!). Cela dépend bien sûr des conditions qu’on leur offre, notamment grâce à des techniques de conservation comme les refuges à l’abri des insecticides.
Faits saillants
Généralités
Avantages
Défis
Mise en place
à la ferme
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Faire la liste des ennemis des cultures visés, et effectuer un dépistage pour évaluer le niveau d’infestation à combattre
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Choisir avec l’aide d’un professionnel l’espèce ou les espèces de parasitoïdes et leur quantité à relâcher au champ pour contrôler efficacement les ravageurs. Ce choix sera fait en fonction des ravageurs ciblés, de leurs populations et d’autres facteurs (météo, régie de culture, rotations subséquentes, choix économiques, etc.).
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Respecter les conditions d’entreposage: ce sont des êtres vivants et donc fragiles!
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Effectuer un ou plusieurs lâchers périodiques de parasitoïdes
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Poursuivre le dépistage des ravageurs et des parasitoïdes et ajuster les quantité à relâcher au besoin
Distributeurs
Coûts
Ces valeurs proviennent du secteur serricole et sont à titre indicatif seulement. Les coûts d’introduction des ennemis naturels (prédateurs et parasitoïdes) peuvent varier d’un fournisseur à l’autre et selon les taux de relâcher et l’espèce sélectionnée. Les coûts en champs diffèrent en raison des taux d’introduction nécessaires pour contrôler les ravageurs qui sont souvent plus faibles qu’en serre. Contactez votre fournisseur d’agents de lutte biologique pour plus de détails.
Consultez la fiche Trichogrammes pour connaître les coûts et les subventions disponibles pour cet ennemi naturel.
Pour les coûts reliés à la conservation, consultez la fiche Refuges pour ennemis naturels.
Subventions
Seul l’achat de trichogrammes (guêpes parasitoïdes) bénéficie d’un soutien financier via le Programme Prime-Vert Volet 1. L’achat d’autres espèces de parasitoïdes n’est actuellement pas subventionné.
Les dépenses liées à la mise en place d’aménagements visant la conservation des ennemis naturels comme les refuges ou les bandes fleuries peuvent faire l’objet de subventions. Pour plus de détail sur ces formes d’aide, consultez la fiche Refuges pour ennemis naturels.
- 70-90 % des dépenses admissibles jusqu’à concurrence de 12 000$ / an
- Programme en vigueur jusqu’en 2023
- À noter que le cumul des subventions pour l’ensemble des Équipements et pratiques visant la réduction des risques liés aux pesticides ne peut dépasser 60 000$ pour la durée du programme
- À noter que le cumul des subventions pour l’Utilisation d’agents de lutte biologique et de phéromones (mouches stériles/diffuseurs à phéromones/trichogrammes) ne peut dépasser 12 000$ / an
- Consulter votre bureau de direction régionale ou votre agronome pour plus d’information
Personnes-ressources
Mylène
St-Onge
Pour plus d’informations
Rédigé par Nicolas Chatel-Launay, B.Sc., entomologiste et Isabelle Matteau, M.Sc., biologiste